what the hell is that noise? ✎ (charlie)

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❝ What the hell is that noise ? ❞

- Charlie & Kai -

C’était un dimanche et l’après-midi battait son plein. Il faisait beau et les rues étaient animées. Pourtant Kai dormait profondément. Il était rentré vers midi après avoir passé de nombreuses heures à l’hôpital. La veille au soir, un gros accident de voitures avait provoqué le rush aux urgences et le jeune Gilmore avait dû remettre à plus tard la sieste qu’il avait entamée dans une salle de repos. En rentrant, il s’était rapidement douché avant de s’écrouler, totalement exténué, sur son lit. Silas était de sortie et par conséquent, il n’était pas là pour l’embêter. Un dimanche tranquille, comme Kai n’en avait pas eu depuis plusieurs semaines, depuis que le benjamin des Gilmore avait refait irruption dans sa vie, après un an d’absence, et qu’il avait élu domicile chez son grand-frère. Kai adorait Silas, il n’y avait aucun doute là-dessus, seulement il n’était pas tous les jours facile à vivre. Surtout ces derniers temps. Il faut dire qu’il avait mal choisi son moment pour rentrer à Liverpool. Kai avait déjà beaucoup de choses à gérer, et l’arrivée de son frère chez lui n’avait rien facilité. Cela faisait deux petites heures que Kai dormait à point fermé quand il ouvrit les yeux, tiré de son sommeil par un voisin relativement bruyant. Il se frotta les yeux et se redressa péniblement alors que le bruit s’intensifiait. Il essaya d’identifier ce qu’il entendait sans grand succès. C’était un bruit saccadé, loin d’être régulier, un peu comme si quelqu’un frappait le sol avec une batte de baseball, mais pas vraiment puisqu’à plusieurs reprises, il avait l’impression d’entendre des objets s’écrouler au-dessus de lui comme si quelqu’un de maladroit faisait tomber répétitivement des piles de livres. C’était bizarre. Mais d’un autre côté, il se fichait pas mal de ce qui se passait chez son voisin du dessus. Lui, ce qu’il voulait, c’était continuer sa nuit. Il se rallongea et tenta de se rendormir. A plusieurs reprises, lorsque le boucan s’arrêtait, il manquait de retomber dans les bras de Morphée, seulement les bruits finissaient par reprendre, encore et encore. Au bout d’une heure, Kai finit par capituler. Il n’arriverait pas à se rendormir. Pas comme ça en tout cas. Il se redressa, enfila son jogging ainsi qu’un sweat qui traînait sur une chaise, puis se leva. Il attrapa ses clés, histoire de ne pas rester coincé en dans le couloir, et sortit de chez lui. Il se rendit compte, après avoir fermé la porte d’entrée qu’il était pieds nus, il soupira. Tant pis. Il monta les quelques marches qui le séparaient de l’étage du dessus et fit face à la porte d’où émanait toujours le raffut. Il se demandait vraiment ce que ça pouvait être. Il frappa lourdement à la porte. Le bruit s’arrêta brusquement. Il s’attendait à se retrouver nez-à-nez avec un bonhomme relativement imposant, mais pas du tout. Un petit bout de femme lui ouvrit. Un petit bout de femme qu’il avait déjà rencontré auparavant. Elle était venue à l’hôpital à plusieurs reprises, cependant la toute première fois l’avait marqué. Faut dire qu’il s’était retrouvé à la suivre de l’hôpital jusqu’à l’épicerie, puis de l’épicerie jusqu’à l’immeuble dans lequel ils habitaient visiblement tous les deux. C’était bien sûr une totale coïncidence. Il ne s’amusait pas à suivre les jolies demoiselles partout, mais ça l’avait bien amusé. « Hm… Bonjour. » articula-t-il en se frottant la tête. Il avait une sacrée dégaine. Les cheveux dans tous les sens, les yeux rouges et pas très bien ouverts, pas de chaussures. Le plus drôle, c’est qu’il n’en avait pas du tout conscience. « Je sais qu’on est en plein après-midi et que se plaindre du bruit à cette heure-là, ça fait très hm … vieux, mais qu’est-ce que vous fabriquez ? » demanda-t-il ensuite à la fois curieux et pas très bien réveillé. Ce qui était amusant, c’était que même si, à la base, il venait pour se plaindre, il n’avait pas du tout l’air agacé.

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" PUTAIIIIIIIIIIIIIIIIN ! " grogne-t-elle en tordant le plan en papier qu'elle tient entre ses mains. Il n'y a rien à faire, elle a monté le meuble à l'envers et concrètement, ça ne ressemble absolument pas à ce qu'il y a sur l'image. C'en est même assez loin ! Charlie soupire, agacée, elle a horreur de perdre du temps sur des choses simples et réaliser qu'elle a tout monté à l'envers après plus d'une heure de galère, ça l'énerve vraiment.
Son nouvel appartement se remplit tranquillement mais ce nouveau lit lui donne du fil à retordre. Les planches sont lourdes, les explications ne sont pas claires et elle s'est emmêlée les pinceaux entre les clous et autres vis qu'elle doit utiliser. Elle passe une main dans ses cheveux et décide de se servir un verre de vin, histoire de se détendre. Elle ouvre également la fenêtre, d'où elle peut admirer son nouveau voisinage et un sourire s'immisce discrètement sur son visage tout de même satisfait. Oui. Elle est heureuse d'être là et son déménagement la ravie. Elle aime le nouveau et ce sentiment d'accomplissement qui la chatouille. Alors oui, ce meuble la fait incroyablement chier, mais elle s'en fiche, parce que son nouvel appart est beau et qu'elle sait qu'elle pourra bien dormir ce soir. Mais peut-être par terre. Elle s'allume une cigarette, en se disant qu'une fois fumée, elle se remettrait à la tâche car il n'était pas question d'abandonner avant d'avoir réussi à monter ce foutu meuble. Et dix minutes et un verre de vin plus tard, elle s'y remet. Elle démonte tout, les planches s'entassent à nouveau les unes sur les autres sur le parquet et elle pose devant elle le plan. C'est à ce moment là qu'on toque à la porte. Surprise, Charlie se relève et va ouvrir, curieuse de voir qui vient lui rendre visite. C'est le voisin d'en dessous, un trentenaire, médecin, qu'elle a déjà eu l'occasion de croiser à plusieurs reprises depuis qu'elle a emménagé. Et puis. A l'hôpital. " Heyy ! " le salue-t-elle avec entrain, plutôt enthousiaste à l'idée d'avoir un coup de main (parce que oui, elle y pense tout de suite!). Il lui explique qu'il vient se plaindre du bruit, mais il le fait avec délicatesse, c'est probablement un tique de médecin... Savoir dire les choses aux gens sans les brusquer. Elle sourit, amusée, en entendant sa question. " Ok, j'suis désolée, mais... Est-ce que tu peux m'aider ? " elle s'écarte, ouvre grand la porte pour l'inviter à entrer. " On m'a livré un nouveau lit, mais ça fait 1h30 que je suis dessus et je viens de comprendre que j'ai tout fait à l'envers... J'hésite à me jeter par la fenêtre. Ou à dormir par terre ce soir... J'sais pas trop, " Charlie la vivante, la bavarde, une fois qu'elle a commencé c'est difficile de l'arrêter. Elle le tutoie comme si elle le connaissait, c'est ce qu'elle fait, elle est trop familière, ça ne plaît pas toujours. "On est frère de jogging, en plus" rajoute-t-elle comme si ça pouvait ajouter à son capital sympathie. Et effectivement, elle aussi, porte un vieux jogging, il est gris mais confortable et pour monter un meuble, le confort c'est tout ce qu'on demande.

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❝ What the hell is that noise ? ❞

- Charlie & Kai -

L’appartement derrière la jolie blonde était très lumineux et laissait échapper une odeur de fraicheur mêlée à celle, très légère, de cigarette. Charlie, c’était le prénom de la demoiselle qui lui faisait face. Il ne se souvenait pas du nom qu’elle lui avait donné lors de son petit passage aux urgences quelques semaines plutôt, mais il avait bien retenu son prénom. Il faut dire qu’elle lui avait fait une bonne impression. Il ne savait pas trop pourquoi mais elle l’intriguait légèrement. Et encore plus maintenant qu’il savait qu’elle était la source de ces bruits étranges. Elle commença par s’excuser avant de lui demander son aide. Kai arqua un sourcil, curieux, alors que la jeune femme ouvrait sa porte en grand et l’invitait à entrer. Il passa le seuil de la porte et elle lui expliqua ce qu’elle essayait de faire depuis plus d’une heure. Monter son lit. Il ne voyait vraiment pas comment elle avait fait pour tout monter à l’envers. Ça ne lui semblait pourtant pas sorcier. Mais bon, il se trompait peut-être. En voyant les planches empilées les unes sur les autres sur le parquet, il ne put s’empêcher de glousser. Ça n’avait rien de méchant, loin de là. Mais soudainement, il comprenait mieux tout le boucan qu’elle avait pu faire durant l’heure précédente. « Dormir par terre serait surement moins tragique. » répondit-il amusé. «Et puis, avec un peu de chance, tu dormiras dans ton lit ce soir. » ajouta-t-il avec un léger sourire en coin. Il la tutoya lui aussi en retour, réalisant qu’il n’était pas au boulot et qu’elle était surement plus jeune que lui. Il ferma la porte derrière lui, le courant d’air lui donnait la chair de poule, et se frotta les mains en regardant tout autour de lui. Par où commencer ? C’était ce qu’il se demandait alors que la jeune femme faisait un commentaire sur leurs joggings. Il esquissa un nouveau sourire. « Dommage qu’ils ne soient pas de la même couleur, on aurait pu être jumeaux de jogging. » ajouta-t-il plutôt enjoué. En effet, alors que le jogging de la jeune femme était gris, celui de Kai était bleu marine. C’est alors qu’il réalisa qu’il ne s’était pas officiellement présenté. « Je m’appelle Kai, au fait. Toi, c’est Charlie, c’est ça ? » demanda-t-il alors qu’il s’accroupissait, non sans mal, devant le plan du sommier. Il avait mal partout. La fatigue lui faisait souvent ça. Il se frotta légèrement l’œil droit qui n’était pas encore très vif. Son regard fit rapidement la navette entre le plan, les outils et les différentes pièces. « Ça fait longtemps que t’as emménagé ? » demanda-t-il en s’emparant des quelques feuilles de papier pour les examiner de plus près. Il faisait son curieux. Après tout, puisqu’il allait se faire exploiter, autant en profiter pour apprendre à mieux connaitre la demoiselle.

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Avec un peu de chance, elle dormira dans son lit ce soir, dit-il, et elle hoche la tête, pas totalement convaincue mais quand même plutôt enjouée, parce que l'idée de dormir juste sur son matelas ne la ravie pas, maintenant qu'elle a acheté un bel et grand lit, elle trouverait ça dommage. A la réponse de son voisin sur leur jogging, elle sourit doucement, amusée, et elle est surprise d'entendre qu'il se rappelle son prénom. Ca l'étonne, parce qu'il croise sûrement des dizaines de patients tous les jours, mais il a retenu son prénom à elle. Elle vient s'asseoir à côté de lui, à même le sol " Ouais, Charlie... T'as une bonne mémoire ! Docteur Gilmore. " Ca la fait sourire et elle fait mine de regarder le plan mais en vérité, elle en a marre de le voir ce foutu plan qui la rend folle, et alors qu'elle allait dire quelque chose, Kai reprend et l'interroge. Elle secoue doucement la tête et répond " Nan, pas si longtemps, enfin quelques semaines... J'avais récupéré certains meubles de l'ancien locataire, mais en fait je trouvais ça glauque de dormir dans le lit d'une vieille dame de 90 ans, " explique-t-elle avant de rire légèrement. " Tu veux un café ? Ou une bière, ptete ? " elle propose, en se disant que ça pourra le motiver. Elle se surprend à le contempler un peu et ça lui saute bizarrement aux yeux, parce qu'elle adore regarder les gens, qu'il a un visage plutôt parfait et très symétrique. Artistiquement parlant, elle trouve ça assez intéressant et c'est assez rare. Touriste, le gros chat roux de Charlie pointe le bout de son nez et fait le tour de la pièce, malgré son âge et son poids, le chat garde une certaine dignité et se balade la tête haute, toisant presque sur son passage les deux protagonistes présents avant de s'allonger dans un coin. " Ah, j'te présente Touriste, il est pas très câlin mais c'est un chat sympa... Bon, il a un léger problème de surpoids, je l'admets, mais je l'aime comme il est, " souffle-t-elle sur un ton léger. Touriste n'a rien d'un chat aimable, il n'aime pas qu'on le touche et il n'est pas du genre à s'amuser d'un bout de ficelle, probablement trop vieux et trop lourd pour ça. Charlie se relève finalement pour se diriger vers la cuisine qui est ouverte sur le salon et préparer de quoi désaltérer le pauvre médecin exploité.

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❝ What the hell is that noise ? ❞

- Charlie & Kai -

Accroupis, le nez dans le plan, Kai devait bien admettre que ce dernier n’était pas très clair. Il avait tout même un peu de mal à comprendre comment Charlie s’était débrouillée pour monter son lit à l’envers, tout lui semblait assez logique. D’un autre côté, malgré la fatigue contre laquelle il luttait, il était plutôt ravi de la tournure des choses. Il était venu se plaindre du bruit pour continuer sa nuit en pleine journée et au final, il se retrouvait chez la jolie patiente qu’il n’avait pas réussi à se sortir de la tête depuis qu’il l’avait traitée à l’hôpital. Lorsqu’elle lui confirma son identité, il ne put s’empêcher de rire. « J’ai une très bonne mémoire pour les noms et les visages. » lui répondit-il. Ce n’était pas un mensonge. Il avait vraiment une bonne mémoire pour les noms et les visages, seulement il savait pertinemment que ce n’était pas pour cette raison qu’il se souvenait aussi bien d’elle. Elle l’avait marqué. Plus qu’il ne pouvait l’admettre. Il esquissa un sourire en jetant un coup d’œil à la jeune femme qui s’était assise à côté de lui et qui semblait absorbée par le plan de son meuble.
Elle répondit à sa question et il acquiesça d’un signe de tête sur le côté… quelque chose qu’il avait l’habitude de faire quand il compatissait. Il faut dire que dormir dans le lit d’une vieille dame de quatre-vingt-dix ans ne l’attirait pas vraiment non plus. « J’peux comprendre. » Charlie lui proposa ensuite quelque chose à boire. Les yeux de Kai s’illuminèrent quand elle prononça le mot ‘café’, il en avait terriblement besoin que c’en était presque inquiétant. Il se sentait vide de toute énergie, et se demandait même ce qu’il fichait là… enfin plutôt ce qui lui avait pris d’accepter d’aider sa charmante voisine à monter son lit. Des efforts supplémentaires à faire. Seulement voilà, c’était Kai. Et Kai était le genre de gars qui ne peut absolument rien refuser. Il aimait beaucoup trop les gens et se rendre utile pour ça. « Ooh oui, j’veux bien un café, s’te plait ! » Il passa de la position accroupie à assise en se laissant doucement tomber en arrière. Il attrapa la première planche, les pièces nécessaires pour la préparer et un tournevis. Le poids de la planche en bois le surprit un peu. Il s’attendait à plus léger. Pour ne pas faire de bêtise et abimer le parquet, il changea encore de position et se mit à genoux. Il commença alors à suivre les vagues explications du plan. Il ne pensait pas vraiment en avoir besoin, mais il voulait être sûr de tout faire dans l’ordre. C’est alors qu’un gros chat roux passa devant eux. Kai eut l’impression qu’il se prenait pour le maitre des lieux, et il avait probablement raison. Charlie le lui présenta. L’animal s’appelait Touriste. Un nom intéressant pour un chat. « Enchanté Touriste. » lança-t-il en direction du félin qui s’était allongé dans l’un des coins de la pièce. « Je suis plus un gars à tortues qu’à chats. » avoua-t-il ensuite alors que la jeune femme se dirigeait vers la cuisine. « J’ai une tortue naine chez moi. Emmett, qu’il s’appelle. » ajouta-t-il, fier de pouvoir parler de sa tortue.

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Charlie se lève pour préparer le café, elle est fière, comme tous ces gens qui possèdent une machine à espresso avec des jolies capsules colorées, elle va se faire un plaisir de lui servir une petite tasse, pour le plaisir d'accueillir bien sûr, et puis elle doit bien le remercier de venir l'aider, c'est la moindre des choses que de lui apporter un café. Elle rentre une des capsules dans la machine, met une petite tasse, et appuie sur un bouton. La machine se lance, le café coule et libère une douce odeur dans la pièce. Elle écoute en même temps ce que Kai, son voisin, lui dit depuis la chambre, il parle de tortue, il en a une, une tortue naine. Charlie ça la fait sourire, elle prend la tasse de café pleine pour la poser sur une petite soucoupe et elle vient la ramener au médecin, puis reprend place à côté de lui. " C'est joli comme prénom, Emmett. Quel âge elle a ? " demande-t-elle, sincèrement intéressée. Charlie elle adore les animaux, ça ne lui fait pas peur et elle les aime vraiment tous : même les insectes et les pigeons. Elle s'assoit en tailleur sur le sol et pose ses deux mains derrière elle, sur le parquet, elle s'appuie dessus et regarde Kai commencer le montage du meuble, il a l'air de savoir assez bien s'y prendre et de comprendre le plan. " Quand j'étais gamine je voulais faire éleveuse d'animaux, enfin ça et rockstar... " au final, elle en était loin mais pas tant que ça, elle faisait toujours de la musique et elle avait un chat, alors, certes, il était grognon, mais c'était un animal et elle l'élevait comme elle pouvait. Cela dit, elle n'avait pas la carrière musicale dont elle rêvait, après une apparition éclair dans un télé-crochet il y a quelques années, elle se contente de se produire localement dans des bars ou des cafés, avec sa guitare et parfois des amis qui l'accompagnent. " On repassera pour la rockstar, mais je côtoie pas mal d'artistes... Je travaille à la Tate Gallery, tu connais ? La plupart sont morts, en fait... On expose des peintures de Francis Bacon en ce moment, c'était un mec assez bizarre... J'aime bien. T'aimes bien la peinture ? " elle lui demande en posant son regard sur lui. Elle a des posters et des peintures accrochées au mur et elle croit que personne ne peut être indifférent à cet art, même si on ne l'aime pas, justement, ça nous fait toujours ressentir quelque chose. Une peinture parle toujours à celui qui la regarde, même parfois dans un langage qu'il ne comprend pas.

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❝ What the hell is that noise ? ❞

- Charlie & Kai -

Depuis la chambre, Kai pouvait entendre la machine à espresso se mettre en marche, ça lui faisait vachement envie. Chez lui, il avait une cafetière tout ce qu’il y a de plus banale. Il la trouvait plutôt pratique puisqu’il avait l’habitude de se servir de grands thermos pour aller travailler. Il n’était pas vraiment fan du café de l’hôpital. Enfin, celui de la salle de repos n’était pas mauvais, mais il ne le trouvait généralement pas assez fort. Chacun ses goûts comme on dit. Charlie revint s’assoir à côté de lui, déposant la tasse de café et sa sous-coupe sur le parquet près de lui. « Merci. » dit-il avec un sourire avant de saisir la petite hanse et de boire une ou deux gorgées du liquide brulant. Quel âge avait sa tortue ? C’était une bonne question. Elle avait six mois quand il était tombé sous son charme à l’animalerie. Et cela faisait un peu moins d’un an qu’il l’avait. « Elle a quinze mois. C’est encore un bébé. » répondit-il sans lâcher l’attention qu’il portait aux deux planches qu’il était en train de visser ensemble. « C’qui est bien avec les tortues, c’est qu’elles ont une espérance de vie très longue. » ajouta-t-il, anticipant la possible question : pourquoi une tortue plutôt qu’un chat ou un chien ? Et puis, il ne fallait pas oublier qu’une tortue, ça vit sa vie. Ça demande moins d’attention qu’un autre animal, tant qu’on n’oublie pas de la nourrir, elle est heureuse. En plus de ça, Emmett avait un grand terrarium et donc tout l’espace dont il avait besoin pour s’épanouir dans sa vie de tortue. Charlie justifia son intérêt pour Emmett en expliquant que petite, elle voulait devenir éleveuse d’animaux. Et Rockstar. « Pendant un temps, je voulais faire vétérinaire. » avoua-t-il à son tour. Puis, pour en revenir à la partie Rockstar qui l’amusait assez, il lui demanda : « Tu joues d’un instrument ? » Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui pour voir s’il n’avait pas louper un instrument évident dans l’appartement. N’étant pas très frais, il était clairement possible qu’il soit passé à côté de quelque chose. Les deux planches vissées, il les posa un peu plus loin, but quelques gorgées supplémentaires de café, puis attrapa de nouvelles planches.
Kai et l’art, ça ne faisait pas deux mais presque. Il aimait bien ça, mais il n’y portait pas d’intérêt particulier. Il trouvait cependant que les peintures et les sculptures apportaient une certaine sérénité. Il ne savait pas du tout d’où cette idée lui venait, cependant il avait toujours vu l’art de cette façon. « Oui, j’connais. J’ai dû y aller quelques fois. Je n’suis pas un féru de peinture, mais j’aime bien ça. Par contre, j'ai jamais entendu parler de Francis Bacon. » répondit-il en continuant de s’atteler à la fabrication du lit de la demoiselle. Il avait l’impression d’avancer assez vite, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Plus vite, il aurait terminé, plus vite il pourrait retrouver son lit. Seulement, il apprenait à connaitre Charlie et il n’avait pas envie de rentrer chez lui trop rapidement. Il appréciait vraiment beaucoup sa compagnie. « Qu’est-ce qui t’as fait choisir l’art plutôt que les animaux finalement ? » lui demanda-t-il en jetant un coup d’œil à la jeune femme, toujours assise à côté de lui. Il esquissa un sourire.

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