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Tag bisexuel sur L O V E (and other bullshit) 1457356542-nonewpetitSujet: have you lost your mind? yes. ✎ (jasper)
Jasper Rhodes

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Rechercher dans: Validés   Tag bisexuel sur L O V E (and other bullshit) EmptySujet: have you lost your mind? yes. ✎ (jasper)    Tag bisexuel sur L O V E (and other bullshit) EmptyLun 16 Mai - 20:01
JASPERRHODES
   ▸ RAMI MALEK / FUCK-UPS
   

Prénoms ⁞ Mes parents ont décidé de m’appeler Jasper Waldo. Ma mère tenait vraiment à ce que j’ai un deuxième prénom, allez savoir pourquoi, alors mon père a choisi Waldo. Et non, ce n’est pas une référence aux aristochats, mais plutôt au poète américain Ralph Waldo Emerson qu’il adorait.
Nom ⁞ Je porte le nom de mon père, Rhodes, qui est apparemment très british.
Surnoms ⁞ Les gens m’appellent Jasp en général. A l’école, on me surnommait CrazyRoads, mais ça ne m’a jamais dérangé. Au contraire, j’aimais bien.
Âge ⁞ J’ai tout juste trente-deux ans.
Date de naissance ⁞ Je suis né le seize mai.
Lieu de naissance ⁞ J’ai grandi à Liverpool, mais j’ai vu le jour à Bristol.

Profession ⁞ Je suis luthier. J’ai toujours aimé la musique et les instruments. Je joue d’ailleurs du violoncelle à mes heures perdues.
Etudes ⁞ Cela fait bien longtemps que je les ai terminées.

Etat civil ⁞ Je suis célibataire. Faut dire que vivre avec un mec qui n’est pas tout seul dans sa tête, c’est pas facile tous les jours…
Orientation sexuelle ⁞ J’ai toujours aimé les filles, ça c’est une certitude. Pourtant, au lycée, j’ai réalisé que j’aimais les garçons aussi. Je suis donc bisexuel bien que je ne sois pas fan des étiquettes.
 
Ton premier baiser : C’était au lycée, avec Amelia, une des amie de Wendy.
Ton premier amour : Amelia, toujours. Elle était belle, drôle, intelligente, mais surtout, elle n’avait pas pitié de moi, et ça ce n’était pas rien.
Ta première fois : Je crois que la plus part de mes premières fois ont été avec elle. Je trouve ça assez énorme quand j’y repense car Wendy n’était pas au courant, je crois qu’elle ne l’est toujours pas. Et je suis assez fier d’avoir réussi à lui cacher un truc aussi gros.
Ta première déception amoureuse : Quand Amelia est partie en France après le lycée pour continuer ces études. Une rupture simple, sans éclats, mais ce n’est pas pour autant que ça ne m’a pas fait mal.
Ton premier râteau : C’était au lycée. Une fille était persuadée que le dégénéré de service (aka moi) avait un énorme coup de cœur pour elle, alors que pas du tout. Néanmoins, un jour, elle s’est pointée et m’a dit ses quatre vérités, soit que j’étais bizarre, taré et moche, et que jamais elle ne sortirait avec un type comme moi. Ça, c’était fait.
   


Ta première cuite : Bizarrement, mes premières conneries, je les ai faites avec Nick. Ça devait être une semaine après l’avoir rencontré. Il m’a embarqué dans le fond de son jardin et on a picolé comme des trous avec des potes à lui. C’était moche, surtout le lendemain matin. Mais je dois quand même avouer que c’était une expérience intéressante. J’étais totalement paranoïaque et au bord de la crise, certes. Mais Jace et Nathan totalement jetés, c’est un spectacle qui vaut de l’or.
Ta première clope : Avec Nick, le même soir, et depuis, je n’ai jamais vraiment arrêté. Je ne fume pas énormément mais je fume quand même.
Ta première prise de drogue : Idem, c'était la nuit des expérimentations. Et je me suis promis de ne jamais recommencer. Un schizophrène et de la drogue, ça ne fait vraiment pas bon ménage.
Ta première discussion avec des policiers : : Je sortais fraichement de mes années lycée et, toujours comme cul et chemise avec Nick, j’ai dû aller le repêcher au poste de police. Je ne me souviens même plus de ce qu’il avait fichu.

Ton dernier baiser : C’était la semaine dernière à ma sortie de la clinique. Nick m’a littéralement sauté dessus pour me rouler un patin. Je suis resté sur le cul. Apparemment, Papy Earl l’avait mis au défi de le faire en échange d’une soirée babysitting pour que lui et Wendy puissent aller au restaurant en amoureux.
Ton dernier amour : Ça remonte un peu mais c’était il y a deux ans. J’ai rencontré Josh à la lutherie et le courant est tout de suite passé entre nous. Si bien que six mois plus tard, on emménageait ensemble.
Ta dernière fois : Je ne m’en rappelle pas. J’ai fait une crise quelques mois avant de me faire interner et j’ai fini au lit avec un ou une inconnue. Quand je me suis réveillé, l’autre personne était déjà partie me laissant une note sur le frigo : ‘C’était sympa. Si jamais tu veux remettre ça, appelle-moi.’ Aucun moyen de me souvenir qui c’était.
Ta dernière déception amoureuse : Comme je l’ai déjà dit, vivre avec un schizophrène, c’est pas toujours facile. Et au bout d’un moment, Josh a fini par craquer, il a fait ses valises et s’est tiré sans même dire au revoir. Je ne l’ai jamais revu depuis.
Ton dernier râteau : La vie à la clinique n’était pas toujours facile. Il m’arrivait souvent de m’ennuyer à mourir. Un après-midi, j’ai décidé de taquiner une infirmière, juste comme ça, pour rigoler, seulement elle m’a mis le plus gros stop de toute ma vie et je suis retourné à jouer aux petits chevaux avec d’autres patients.
   


Ta dernière cuite : C’était il y a plus de trois ans. Je bois de temps en temps, mais j’évite l’excès. Ça ne fait pas mon ménage avec ma maladie et encore moins avec mon traitement.
Ta dernière clope : Ce matin, je fume deux à trois clopes par jour. Eventuellement plus si je suis stressé ou en pleine crise, mais dernièrement je suis plutôt serein.
Ta dernière prise de drogue : La première fois a été la dernière. Et je n’ai pas l’intention de retenter l’expérience. Les effets sur moi sont bien trop flippants.
Ta dernière discussion avec des policiers : C’était à la lutherie. Un officier de police est entré pour faire réparer sa guitare folk et en a profité pour placer une affiche d’avis de recherche en vitrine.


   
Assis sur la banquette arrière de la voiture avec Wendy, je boude. J’aime pas le noir, c’est pas coloré, c’est pas beau. En plus dehors, il pleut. J’aime pas ça. Et puis, tout le monde est triste. Wendy, elle dit rien, elle pleure en silence. Elle veut pas me répondre… Je veux papa. Il est où papa ? Papy Earl entre dans la voiture, ferme la portière et se retourne vers nous. Il a les yeux tous rouges. Enfin de la couleur… mais j’aime pas non plus. Il tend le bras et essuie une larme qui coule sur la joue de Wendy, je l’imite avec l’autre joue - je veux faire comme les grands, moi - et elle prend ma main dans la sienne en souriant un peu. Je l’aime ma sœur, elle est jolie… même quand elle est triste. Papy aussi étire ses lèvres, mais il fait pas un très beau sourire. « On va rentrer, d’accord ?  » nous dit-il avec sa voix tout écorchée - on dirait qu’il est malade, sauf qu’il a toujours eu cette voix-là. « A la maison ? » demandé-je, les yeux pleins d’espoir. Wendy sert ma main fort fort dans la sienne, même que je grimace, et elle me répond : « non, à Liverpool ». Ah… la maison de papy Earl. Bon, d’accord. Je me cale au fond de mon rehausseur - parait que je suis encore trop petit pour ne pas en avoir - et je laisse Wendy attacher ma ceinture. Aoutch, ça fait un peu mal au cou… Je regarde papy Earl démarrer la voiture. C’est cool, on part en vacances ! Peut-être que papa et maman sont déjà là-bas ?

poke poke poke poke J’inspire profondément. Papy Earl m’a fait promettre d’être sage. Mais c’est très dur… Pourquoi est-ce qu’il m’embête lui ? Je lui ai rien fait moi. Tu sens le fromage qui pue ! « C’est pas vrai ! » rétorqué-je en chuchotant. Je renifle néanmoins autour de moi pour être sûr… mais non, ça sent pas le fromage. Qu’est-ce qu’il dit le crado ? J’ai pas bien entendu. Mais pourquoi est-ce qu’elle dit rien la maitresse ? Il est méchant, et il est même pas discret en plus ! poke poke poke po… « MAIS ARRETEUUUH !!! » hurlé-je tout en me levant de ma chaise. Tout le monde se retourne vers moi, la maitresse me regarde avec de grands yeux. « Jasper, qu’est-ce qui te prend ? » me demande-t-elle presque inquiète. « C’est Nathan madame… il est méchant ! » m’exclamé-je en pointant mon camarade du doigt. Elle suit mon regard, l’air perplexe. « Viens avec moi. » Je croise les bras content. Nathan va se faire gronder. Ahah ! « Jasper, maintenant ! » Quoi, moi ? Mais pourquoi ? Mais j’ai rien fait ! C’est pas juste… Je laisse tomber mes bras le long de mon corps, je baisse la tête, puis je sors de la salle. Madame Day a les mains posées sur ses hanches, et je sais pas trop si elle a l’air en colère ou non. Sait-on jamais, je tente quand même. « Nathan a dit que je sentais le fromage qui pue, et il arrêtait pas de m’enfoncer son doigt dans ma joue. Je voulais pas m’énerver mais… » La maitresse me coupe. Elle s’est mise à ma hauteur et m’a attrapé les mains. « Jasper, qui est Nathan ? » Je fronce les sourcils. Je ne comprends pas la question. C’est un piège ? « Euh bah… c’est Nathan. Mon voisin de table. » Je baisse les yeux, et contemple mes chaussures. Je suis gêné. « Jasper… il n’y a pas de Nathan dans la classe, et tu es assis tout seul. » Hein ? Mais c’est pas possible ! Madame Day se redresse, garde l’une de mes mains dans la sienne et me tire légèrement sur le côté. « Regarde. » Elle me montre du doigt ma table à travers la vitre à côté de la porte. « Mais… » Je secoue la tête. « Mais il était là ! C’est promis, je mens pas ! Je mens pas, il était là ! Il était… » Je suis confus. Je comprends plus rien. Et la maitresse a l’air embêtée elle-aussi. « Je vais t’emmener à l’infirmerie, on va appeler tes parents pour qu’ils viennent te chercher. » Je lève les yeux vers elle, tout triste. « Mes parents, ils sont dans les étoiles. C’est mon Papy Earl qui faut appeler. » Je baisse de nouveau la tête. Pourquoi est-ce qu’elle veut m’emmener à l’infirmerie ? Je suis pas malade. Je me suis juste levé de ma chaise. Je voulais pas m’énerver. J’ai pas fait exprès…

J’attrape un magazine de la pile posée sur la petite table, puis retourne m’assoir. Ça fait dix minutes que papy Earl parle avec le monsieur dans l’autre salle… je m’ennuie un peu. De nouveau installé sur la chaise, je feuillette les pages de la revue. Il y a pleins d’animaux, c’est chouette. Oooooh ! C’est un écureuil ?! J’aime troooop les écureuils ! Je tourne la tête vers le garçon assis quelques sièges plus loin. Il me sourit, saute sur ses pieds et accourt vers moi pour voir les écureuils. Je m’appelle Jace au fait ! Ah ? C’est cool comme prénom ! On dirait presque un diminutif du mien. « Moi, c’est Jasper. » Il est un peu étrange quand même… Il a l’air complètement en admiration devant les écureuils de la photo. Bon, c’est vrai qu’ils sont mignons, mais je préfère les pingouins moi. Regarde comme ils sont mignons ! s’exclame-t-il. Euh… La porte s’ouvre, et papy Earl m’appelle. Sauvé ! Je me lève, puis tends le magazine à Jace. « Tiens, je te le laisse. Bonne journée ! » Je me précipite vers mon papy et le monsieur ferme la porte derrière moi. Il me demande de m’assoir sur le canapé, je m’exécute. Je veux montrer à Papy que je suis sage. « Bonjour Jasper. Est-ce que tu sais qui je suis ? » Je souris timidement puis je secoue la tête. Non, je ne sais pas. «Je m’appelle Flint Barry et je suis ce qu’on appelle un psychiatre. » Ah ? Euh d’accord. « Ton grand-père m’a dit que tu avais des amis imaginaires et qu’ils venaient t’embêter ? » Je tourne la tête vers papy Earl. J’en ai ? « C’était à l’un d’entre eux que tu parlais dans la salle d’attente ? » Oh, il va m’enquiquiner avec toutes ses questions lui ! « Bah non, je parlais avec l’autre garçon ! Il a dit qu’il s’appelait Jace. Même qu’il aime les écureuils. » Je regarde tour à tour papy Earl puis le monsieur. Ils font la même tête que la maitresse quand je lui ai parlé de Nathan. Bientôt ils vont me dire que Jace n’existe pas. Le psychiatre se penche en avant et pose ses avant-bras sur ses genoux. « Jasper, tu étais tout seul dans cette salle d’attente. Tu as laissé tomber le magazine par terre. Tu ne l’as donné à personne. » Bah voilà, qu’est-ce que j’avais dit ! Je suis pas fou ! Nathan et Jace, je les ai pas inventés. Ils existent. Je croise mes bras, puis décide de ne plus parler du tout. « Jasper, s’il te plait… » Non, je veux pas lui parler, et je lui parlerai pas. Un point, c’est tout.

Comme tous les jours, je m’isole dans les gradins du stade pour manger mon déjeuner. Et comme tous les jours, Wendy et ses amis me rejoignent. Elle ébouriffe mes cheveux en s’asseyant à côté de moi. Je soupire. « Qu’est-ce que t’as, tu boudes ? » Je lève les yeux au ciel en plantant mes dents dans mon sandwich. « Pourquoi est-ce que tu me rejoints toujours pour manger ? » Elle me regarde, surprise. « Bah parce que t’es mon petit frère et que j’ai envie de manger avec toi. » Je lève de nouveau les yeux au ciel. « Quoi ? » La bouche pleine, je secoue la tête. « Ah si, dis-moi ! » L’une de ses amies prend la parole. « Il pense qu’on a pitié de lui parce qu’il n’a pas d’amis. » Bizarrement, tout le monde se retourne sur elle avec des regards désapprobateurs. Je rigole en mâchant un autre bout de mon sandwich. Le regard de Wendy se repose sur moi, embêtée. J’avale. « La regardez pas comme ça, elle a raison. J’suis chelou et j’parle tout seul, personne n’a envie de trainer avec moi. Alors vous n’allez pas me faire croire que vous, les amis de ma sœur, êtes contents de manger TOUS les midis avec le pauvre schizophrène du lycée. La bonne blague ! » Visiblement vexée, Wendy se lève et quitte les gradins. Oups. Je soupire. Je me lève à mon tour et cours derrière elle pour la rattraper. « Wendy ! » l’appelé-je. Elle se retourne pour me faire face. Ouch, elle a l’air bien énervée. « C’est quoi ton problème, hein ? Je m’inquiète pour toi, moi ! J’veux juste que tu te sentes bien. J’vois pas où est l’mal ! » Je m’approche d’elle pour réduire l’écart entre nous. J’attrape doucement ses mains, comme à chaque fois qu’elle est en colère contre moi - une habitude que j’ai développée au cours des années. « Je sais que tu fais ça pour moi… mais je n’suis plus un gamin. Et je préfère rester seul plutôt que d’avoir l’impression de me cacher entre les pattes de ma grande sœur. Je t’adore, tu le sais ça, mais j’ai besoin de me débrouiller tout seul… » Et je ne pense pas être déraisonnable sur ce coup-là. J’ai besoin de mon autonomie. Elle soupire, dégage ses mains des miennes et retourne vers ses amis. Bon… Mon sac sur le dos, je prends la direction opposée. On en parlera plus tard. Je suppose.

Mon casque sur mes oreilles, le son monté à fond, j’entends comme un bourdonnement. Je soupire. « Quoi encore ?! » m’énervé-je en ouvrant les yeux. Je m’attendais à Nathan ou Jace, mais certainement pas à une jolie fille perdue dans le lycée. « Oh ! Euh… pardon, je ne voulais pas te déranger… » Je fais glisser mon casque sur ma nuque. « Non, c’est moi qui suis désolé, je pensais que tu n’étais pas … pas réelle. » Je passe ma main derrière ma tête gêné. Pas réelle ? Mais c’est que t’assure dis donc ! Elle te connait pas, et elle sait déjà que t’es timbré. Ignore-le. Il n’existe pas. Il n’existe pas… Je soupire. « Hum… Je peux t’aider ? » Elle acquiesce d’un signe de tête. Elle est super timide, c’est impressionnant. « Je cherche le bureau du proviseur. » Je me redresse et lui indique une direction. « C’est par là. Deuxième porte à gauche. » Elle hoche la tête pour me remercier, puis disparait. Je crois qu’Nathan a raison, tu t’es grillé. « Je sais, je sais… » soupiré-je en replaçant mon casque sur mes oreilles.

« Hey ! » Je regarde autour de moi. Personne. Bizarre. Je me retourne. Un mec avance vers moi d’un pas décidé. « C’est à moi que tu parles ? » Il écarte ses bras, les paumes de ses mains vers le haut. « Tu vois quelqu’un d’autre dans le coin ? » me demande-t-il amusé. Jace et Nathan débarquent instantanément, levant chacun une main. Présents ! Bah oui, forcément. Je vais éviter de répondre à sa question. « J’peux t’aider ? » lui demandé-je. Il fourre ses mains dans ses poches et comble la distance entre nous. « Ouep. C’est bien toi l’gars qui a été dire à ma petite sœur qu’elle était pas réelle après lui avoir crié dessus ? » Eh merde. Grillé ! « T’sais qu’en principe, j’devrais te péter la gueule ? On s’en prend pas à ma p’tite sœur comme ça. » Ce mec est super bizarre. Je n’arrive pas à savoir s’il est sérieux ou non. Il parait totalement nonchalant. C’est déconcertant. « Est-ce que ça me sortirait du pétrin si j’te disais que j’ai pas toute ma tête ? » Il arque un sourcil, surpris. « Hm non. On a tous un grain, c’est pas une bonne excuse. » Oh, c’est que je l’aime bien lui. J’esquisse un sourire. « Donc je t’écoute. Qu’as-tu à dire pour ta défense ? » Il sort une clope, puis une deuxième qu’il me tend. Le gars, il offre une cigarette au mec qu’il a prévu de démonter. Peut-être bien qu’il est plus cinglé que moi. Je me la porte au bec et l’allume avec son briquet. « Que ta sœur est tellement belle qu’elle peut pas être réelle ? » tenté-je, un sourcil arqué. Il expire une fumée blanche avant de sourire. « Excellent rattrapage. Moi, c’est Nicholas pour te servir. Mais appelle-moi Nick. » Enorme. « Jasper. »  Il me tape dans l’épaule avec son poing, puis s’éloigne en souriant. «  J’te verrai demain Jasp. Et reste loin d’ma frangine ! » lance-t-il sans même se retourner. Ce mec est vraiment zarb… « Ouais, mais il est sympa. » Vous pensez qu’il aime les écureuils ? Nathan et moi nous tournons vers Jace en secouant la tête. Sérieusement… Bah quoi ? Je souris. Content. C’est bien la première fois que je me sens normal avec un inconnu.

C’est la panique à bord. Rien n’est prêt. « Jaaasp ! » Je me précipite à l’étage, débarque dans la chambre et me couvre très rapidement les yeux. « C’est pas le moment d’faire ta timide ! » me gueule-t-on. Nick s’approche de moi et me chuchote à l’oreille : « mec, j’ai pas mon permis. » Bah oui, je sais… C’est bien pour ça qu’on est là. J’inspire profondément. Rester calme. Sale mouton dégarnis ! « Oh toi, ta gueule, c’est pas l’moment ! » Nick et sa dulcinée tournent simultanément leur tête vers moi. « Nathan. » m’expliqué-je. A l’unisson, ils laissent échapper un « aah » compréhensif mais étrangement celui de Wendy se transforme bientôt en cri de douleur. « Aide-la à s’habiller et à descendre, j’vais préparer la voiture ! » Nick s’exécute, moi je quitte la chambre de ma sœur et m’en vais charger le coffre des derniers sacs préparés à l’avance en vue de l’accouchement. Wendy et Nick. Si on m’avait dit un jour que ma frangine terminerait avec mon meilleur ami, je n’y aurais pas cru. Et après, c’est moi qui devais rester loin de sa sœur... la bonne blague ! « En route mec ! » Nick tapote mon épaule, me sortant de mes rêveries. Je jette un coup d’œil à Wendy qui est allongée à l’arrière. Ca a vraiment l’air très douloureux… Parait que l’accouchement, c’est la deuxième pire douleur au monde après être brulé vif. Je lève les yeux au ciel, exaspéré. Merci Jace pour cette information. Je mets de contact, et c’est parti. J’vais être tonton !

La famille, les amis… tout le monde s’agglutine autour de Nick et du bébé. Je les contourne pour aller m’assoir sur le bord du lit de Wendy. Je l’embrasse sur le front. « Ça va ? » lui demandé-je en souriant. Elle acquiesce. Elle a l’air épuisée mais tellement heureuse. « T’as pas peur ? Qu’il soit comme moi, j’veux dire ? » C’est triste mais je ne peux m’empêcher d’y penser. Ma sœur secoue la tête. « Non. Qu’il soit malade ou non, on l’aimera tout autant. Et puis, regarde-toi, tu t’en sors plutôt bien. Tu vois peut-être des choses qui ne sont pas vraiment là, mais ton traitement à l’air de marcher. Tu me sembles pas trop parano ces derniers temps en tout cas. » Je hoche la tête. Elle a raison. Je m’en sors relativement bien alors il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas pour le petit Todd, surtout qu’on ne sait même pas s’il a hérité du gêne. L’avenir nous le dira. Papy Earl, portant son arrière-petit-fils, s’avance vers nous. « Todd, comme votre père. J’aime beaucoup. » Wendy sourit tout en extirpant mon neveu des bras de notre grand-père. J’envie ma sœur. Elle n’a peut-être pas peur de donner naissance à un schizophrène, mais moi, ça me terrorise. Si un jour, je dois avoir un enfant, j’adopterai. Il y a tellement de gamins sans parents et sans papy Earl pour les élever… ça serait égoïste de ma part de vouloir mettre un bébé au monde alors que je sais qu’il pourrait être malade. M’enfin, là n’est pas la question. Je n’ai d’ailleurs pas encore trouvé la personne qui partagera le reste de ma vie, alors bon.  

Paniqué, je suis totalement paniqué. J’ai fait une crise. Ça faisait longtemps que j’en avais pas fait des comme ça. Nick ne décroche pas. Merde, je fais quoi ?! Wendy ? Non, j’vais pas appeler ma sœur, pas maintenant. J’insiste. Un premier appel. Un deuxième. Un trois… « Jasp ? Tout va bien ? » J’inspire profondément. « J’ai besoin que tu viennes chercher Todd tout de suite. » Il me connait, il sait forcément que quelque chose cloche. « J’suis au parc, à côté d’chez moi, dépêche-toi s’il te plait… » Je m’assoie sur le banc et passe ma main libre dans mes cheveux. Le combiné collé à l’oreille, je ne peux décrocher mon regard de Todd. Il ne faut pas que je le perde de vue, pas une seule seconde. « Ok. » Nick raccroche et arrive dans les quinze minutes suivant mon appel. Il s’approche de moi tout doucement et quand il s’assoie à côté de moi, je sursaute. « Woh, tout doux, c’est moi. » Il pose sa main sur mon épaule pour me rassurer mais ça ne prend pas. Je le regarde totalement désespéré. « Todd va bien. » m’empressé-je de lui dire. « Il va bien, mais j’ai déconné. » Je baisse les yeux sur mes mains tremblantes. Nick ne dit rien, il attend que je lui parle de moi-même, il fait tout le temps ça. « J’ai fait une crise… j’ai paniqué et je m’suis sauvé. J’ai laissé Todd tout seul au parc… tout seul. Je… Mais il va bien. Todd va bien. » Le regard de mon meilleur ami va rapidement se poser sur son fils qui descend du toboggan en rigolant avec un autre petit garçon. « Jasper, regarde-moi. » m’ordonne-t-il, mais je refuse d’affronter son regard. J’ai honte. J’ai peur. « Jasp. » Il attrape mon menton et m’oblige à lui faire face. « Calme-toi, respire. Tout va bien. » Je secoue la tête, des larmes emplissent mes yeux. « Non, ça va pas. J’l’ai laissé tout seul pendant… je sais même pas combien d’temps ! Il aurait pu … il aurait pu… » Je suis incapable de finir ma phrase. Je déglutis. « Mon traitement fonctionne plus… » Je renifle et m’essuie les yeux avec la manche de mon pull. « J’suis un danger. » Nick secoue la tête. « Non, mec. T’as paniqué, mais tu t’es repris. T’es revenu. » Je soupire bruyamment. Ouais, je suis revenu, mais si ça n’avait pas été le cas ? Si j’avais juste abandonné Todd tout seul au parc pendant des heures ? Non… je n’peux pas continuer comme ça. « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? » me demande-t-il finalement. J’appuie mes coudes dans mes cuisses et plonge ma tête dans mes mains en inspirant profondément. « J’avais l’impression d’être suivi… Les gens, ils me regardaient… Ils avaient peur. Et Nathan, il… il parlait des terroristes, du gouvernement… J’sais pas. J’sais pas ce qui s’est passé. » Je me calme peu à peu. La présence de Nick m’apaise. « Je suis désolé. Je… » Il passe son bras derrière mes épaules et me tire vers lui. « C’est fini. » me murmure-t-il doucement. Je renifle à nouveau. « Wendy va me tuer… J’le savais que les médocs avaient moins d’effet. J’aurai pas dû emmener Todd. J’aurai pas dû… » Ma sœur a toujours été très compréhensive avec ma schizophrénie, mais aujourd’hui, j’ai mis son fils en danger. Comment est-ce que je suis censé la regarder en face après ça ? Je ne peux pas. Faut que je me fasse soigner. Faut que je fasse quelque chose. « Elle va flipper au début, mais elle t’en voudra pas. Tu verras. » Je me sors de l’étreinte de Nick. « J’vais me faire interner… » soufflé-je. « Pardon ?! » répond-t-il presque instantanément. « Non, Jasp. Non ! » Sauf que ce n’est pas son choix, c’est le mien. Je veux être capable d’emmener mon neveu au parc sans prendre le risque de le mettre en danger. J’ai presque trente ans et je veux une famille. Je veux trouver quelqu’un, adopter un ou plusieurs enfants et être capable de m’en occuper. Je veux être normal. Je veux être responsable. Je veux être quelqu’un sur qui on peut compter. Il me faut un cadre, un nouveau traitement… « J’en ai besoin. C’est pour mon bien. » Jace se pointe finalement et, derrière moi, pose ses mains sur mes épaules. Jace, c’est un enfant perdu, mais il est toujours là. S’il n’y avait que lui dans ma tête, je crois que je m’en sortirai mieux.

Je jette un rapide coup d’œil à l’horloge accrochée au mur de la grande salle. « Qu’est-ce qui a, j’t’ennuie ? » me demande Wendy avec un regard à la fois accusateur et amusé. Je secoue la tête et avance l’un de mes pions. « Non, pas du tout. » Elle sourit avançant sa tour en diagonale. Depuis que je suis dans cette clinique, elle vient me voir au moins une fois par semaine, et à chaque fois, on s’assoit autour de l’échiquier en prétendant savoir jouer aux échecs. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’en six mois, j’ai eu le temps d’apprendre les règles, et honnêtement, je me débrouille plutôt bien. Oui, ça fait déjà six mois que j’ai pris la décision de me faire interner après avoir mis mon neveu en danger. Je pensais que Wendy m’en voudrait. Je doutais même qu’elle vienne me voir. Pourtant, dès que mon psychiatre m’a autorisé à recevoir de la visite, c’est la première personne que j’ai vue. Ce qu’elle me reprochait, c’était d’être entré dans cette clinique sans lui en avoir parlé avant. Seulement, j’avais peur de l’affrontée après tout ce qui s’était passé. « Attends, c’est pas bientôt l’heure de ta session internet ? » Un immense sourire apparait sur son visage et elle s’amuse à monter et descendre ses sourcils. Elle est vraiment ridicule quand elle fait ça. Jace est apparu, son doudou écureuil dans ses bras et son pouce dans la bouche. Parfois, je me demande vraiment comment mon subconscient a pu le faire devenir un homme alors qu’il se comporte toujours comme le gosse de six ans que j’ai rencontré dans cette fameuse salle d’attente. J’esquisse un sourire en coin. « Si. » Ma réponse est simple, concise et je sais déjà que ma sœur va s’emballer. Depuis quelques mois, trois ou quatre, je discute tous les jours avec la même personne sur loverpool.com lors de ma session internet. Je ne m’y suis pas inscrit pour trouver l’amour, mais juste pour faire des rencontres en dehors de la clinique, parce qu’il ne faut pas se mentir les médecins et les patients, au bout de deux mois, j’ai commencé à saturer… « Tu vas bientôt pouvoir le rencontrer, tu sors bientôt à ce que papy Earl m’a dit. » Cette nouvelle la rend heureuse, ça se voit dans son regard et ça me touche. Je sais à quel point elle tient à moi et combien ça lui fait de la peine de me voir enfermé ici. Mais ça y est, je vais bientôt pouvoir retourner à ma vie. Le psychiatre me trouve vraiment stable et le nouveau traitement qu’il m’a trouvé à l’air de bien fonctionner. J’hallucine toujours autant, mais pour ça, il semblerait qu’il n’y ait rien à faire. Je crois que je me sens prêt. Je n’en suis pas encore convaincu mais les médecins disent qu’il faut que je me laisse une chance. Ils ont raison, je suis trop dur envers moi-même. « Je ne sais pas si j’ai envie de le rencontrer. » Ma sœur lève le regard de l’échiquier, un point d’interrogation imprimé sur son front. Il a les chocottes, c’est une poule mouillée ! Jace tente de me défendre, mais Nathan attrape son doudou et commence à s’amuser à le lancer dans les airs. MAIS ARRETEUUUH ! Je lève les yeux au ciel et soupire à nouveau. « J’veux pas que les choses changent. Je sais même pas ce qu’on est, j’sais pas ce que je ressens, et ça me va très bien comme ça. » Wendy hausse les épaules. Je ne suis pas sûre qu’elle comprenne, mais ce n’est pas très grave. Elle esquisse un sourire. «Tant que tu es heureux, moi, ça me va. Bon, je vais te laisser. Il faut que j’aille chercher Todd à l’école. » Elle se lève puis m’embrasse sur la joue. « On se voit dans quelques jours, je viendrai te chercher. » Un sourire s’étire sur mes lèvres alors que j’acquiesce d’un petit signe de tête.
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