let me do this (LUKE)

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luke & vale

Elle s'appuya contre le dossier de sa chaise, les yeux rivés sur les nombreuses photos qui se trouvaient sur son bureau. Plusieurs bouquets. Des fleurs, des nuances différentes. La mariée lui avait demandé des tons pastel. Vale, elle ne pigeait pas vraiment cette mode pour le pastel. Cette cliente n'était pas la première là lui demander quelque chose de la sorte. Mais le client était roi, et elle n'avait pas vraiment son mot à dire à ce sujet. Elle empila les photographies selon leur nuance, fredonnant un air qu'elle avait souvent en tête. Une balade du pays. Un simple air qui lui donnait l'impression de voyager, de revoir sans famille. Parfois dans ses rêves, Hernando était toujours là. La brune fut tirée de ses pensées par la sonnette de la porte. Elle rangea rapidement les photos dans un coin de bureau et se leva. Ses talons résonnaient sur le parquet de la pièce. Valentina déposa sa main sur la poignée de la porte et ouvrit cette dernière, le sourire illuminant son visage. « Bonjour ! » Le fait d'avoir des clients à qui parler l'empêcherait de trop penser à son défunt mari. Elle détestait se morfondre. « Vous êtes mon rendez-vous de 15h ? Entrez, ne restez pas à la porte ! » Elle se tassa pour laisser passer son interlocuteur, refermant la porte après son passage. Du signe de la main, la mexicaine invita l'homme à la suivre vers la pièce du fond, là où se trouvait son bureau. Son établissement était loin d'être gigantesque, mais Vale s'y sentait parfaitement à l'aise. Elle avait une pièce principale, doté de chaises et de magazine en cas d'attente. A cette période de l'année, c'était plutôt calme. Au fond se trouvait son bureau et sur la droite, celui de sa collègue. A gauche se trouvait une salle d'eau. « Asseyez-vous. » Elle s'installa sur son fauteuil et sorti le dossier du client. « Monsieur Barnes, c'est ça ? Izzie m'a parlé de vous. » Elle avait toujours le sourire aux lèvres. Son accent était moins fort qu'à son arrivée en Angleterre, mais toujours perceptible.

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Un souffle s'échappe, puis un deuxième. Tu pris intérieurement pour que la journée prenne une autre tournure. Au point où tu en es, ça ne peut pas être pire. Quoique ? Tu viens d'apprendre que Cait ne serait pas là. Un empêchement de dernière minute, sûrement à cause de son boulot. Tu fixes la porte à nouveau. Te voilà seul face à ce rendez-vous. Non, ça ne peut pas être pire que cette journée. Elle n'est pas horrible, d'après Izzy, elle est adorable et merveilleuse. Tu te pinces la lèvre, qu'est ce que tu vas dire ? Refermant un bouton, tentant de cacher cette tâche. Deuxième de la journée et bien sûr tu n'avais qu'une chemise de secours. Tu as déjà dû courir à au pressing pour apporter celle de ce matin. Merci le café d'avoir atterrie sur ta chemise blanche. Merci à Izzy d'avoir eu l'idée de mettre une chemise de rechange dans ton bureau. Seulement tu aurais aimé que cycliste face un peu plus attention. Tu n'aurais pas eu cette tâche d'eau. Bon ce n'est pas trop grave, là ça ne se voit plus. Restons positive, la journée ne peut pas être pire. Relativisons, de toute façon, c'est ce qui te reste à faire. Ce dossier, tu finiras par le boucler, qu'il le veuille ou non, ce n'est pas lui décide. Il va juste prendre un peu plus de temps que prévu. Tu vas juste y perdre un ou deux neurones et récolter une migraine, mais ce n'est rien ! Tu as vu et connu bien pire. Voilà, tu souffles à nouveau. Tu peux le faire, il n'y a pas de raison. Serrant un peu plus ta pochette. Un moyen comme un autre de passer ton stress, oui tu es stressé et pour cause tu as rendez-vous pour parler de ton mariage. Un mariage qui est censé te rendre heureux, voir euphorique et non paralysé et paniqué. Et encore ce n'est que des vagues sentiments. Un nouveau souffle, tu redresses la tête. Tête haute, corps droit, tu rentres dans le bâtiment. Miss Sanchez est celle qui doit s'occuper de ton mariage. Caitlin n'a pas été contre l'idée, au contraire, elle trouve cela bien, un soulagement d'après elle. C'est pour ça qu'elle n'est pas là… « Bonjour ! Vous êtes mon rendez-vous de 15h ? Entrez, ne restez pas à la porte ! » Tu regardes cette brune qui se trouve devant toi. Elle t'a pris au dépourvu, tu n'as pas eu le temps de cogiter plus. « Bonjour, oui je pense bien. » Regardant autour de toi, tu es bien seul ici. Donc c'est bien toi le rendez-vous et vu que tu es à l'heure. Simple constatation, tu entres dans son bureau. Plus d’échappatoire possible. « Asseyez-vous. » Tu obéis bien sagement, sentant ton poux s'accélérer. Tout va bien se passer, il n'y a pas de raison. Elle est fidèle aux mots d'Izzy, enfin pour l'instant. « Monsieur Barnes, c'est ça ? Izzy m'a parlé de vous. » Ton sourire s'allonge en entendant ces mots. Du Izzy tout craché. « C'est bien ça, et que dois-je dire ? Elle ne fait que vanter vos mérites. » Tu lui adresses un sourire qui se veut chaleureux. Tu tentes de te détendre. Tout va bien se passer. « Je m'excuse pour ma fiancée, elle m'a annoncé qu'elle ne pourra pas être des notre aujourd'hui. Un contre temps dans l'exposition. » T'abandonnant à cette lourde charge. Tu aurais dû demander à Izzy de t'accompagner, quoique ? Elle aurait choisi tout l'opposé des goûts de Cait, ce qui aurait été un drame. Tu n'oses pas imaginer à quoi ressemblerait le mariage. « Si je puis me permettre, vu qu'on se connaît par personne interposer, on peut éventuellement se tutoyer ? J'avoue que je serai un peu plus à l'aise ... » On ne peut pas dire que tu sois comme un poisson dans son bocal. Clairement, tu sais que tu n'es pas à ta place. Il est rare que tu proposes le tutoiement, mais là, tu sens que tu serais plus à l'aise.

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La brune avait bien remarqué que son client était seul, mais n'avait pas osé faire de remarque. Ça lui était déjà arrivée une fois, et l'homme lui avait répondu qu'il n'avait plus besoin de ses services, sa femme s'étant tirée avec son frère. Sur le coup, elle s'était retenue de rire, même si le pauvre homme était désespéré. Tout ça lui avait rappelé son adolescence, quand tout le monde pensait qu'elle finirait avec Oscar, alors qu'elle voyait son frangin en cachette. La différence était qu'elle et Oscar n'avait rien ressenti pour l'autre et qu'Hernando avait toujours été une évidence pour Valentina. Elle rit légèrement quand il mentionna Izzy. « C'est vrai ? C'est vraiment gentil de sa part ! » Elle étudia le dossier pendant quelques secondes avant de relever la tête vers son client. Il n'y avait pas grand-chose encore, quelques informations sur l'identité des mariés, rien de plus. Tout ça se remplira bien assez vite et elle n'aura sûrement pas mal de travail. « Pas de problème pour votre fiancé. Vous n'êtes pas le seul à qui ça arrive. Rassurez-vous, c'est bien aussi de voir les personnes à part. » Vale jeta un dernier coup d'œil au dossier avant de le refermer et de le placer dans un côté de son bureau. Elle bougea légèrement sa souris pour faire réagir son ordinateur et ouvrit son logiciel. « Bien sûr qu’on peut se tutoyer ! On va beaucoup se voir dans les jours à venir. » Elle déposa ses avant-bras sur le bureau et se concentra sur l’homme en face d’elle. « Oups pardon, j’en oublie mes manières ! Je suis Valentina Sanchez, mais tu peux m’appeler Vale, je préfère. » La brune ouvrit un de ses tiroirs et en sorti plusieurs magazines consacrés aux mariages. Elle les déposa sur le bureau. « Alors, vous voulez commencer par quoi ? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous pouvez faire sans l’avis de la demoiselle que vous allez épouser ? » Vale s’étonnait elle-même de voir comment elle arrivait à parler de façon aussi détachée du mariage alors que son cœur était encore en miettes. Elle arrivait à tenir, peut-être parce que son emploi faisait survivre son propre mariage, dans un sens.

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On ne peut pas dire que ce rendez-vous t'enchante, si tu pouvais prendre tes jambes à ton cou, tu le ferais. D'ailleurs, tu n'as jamais compris cette expression, prendre ses jambes à son cou, c'est vraiment étrange. Enfin bref, tout ça pour dire que tu aimerais être partout ailleurs, sauf ici. Pourtant tu n'as pas le choix, il faut bien que ce mariage s'organise et apparemment tu dois y mettre ta patte. Ce qui risque d'être pas triste. « Pas de problème pour votre fiancé. Vous n'êtes pas le seul à qui ça arrive. Rassurez-vous, c'est bien aussi de voir les personnes à part. » Est-ce que ça te rassure ? Un brin. Au moins, tu n'es le seul dans ce cas, quoiqu'elle dit peut-être ça pour te rassurer ? Toi même il t'arrive de dire aux clients ce qui rêvent d'entendre, histoire de les apaiser… On est pas gagné. Il va vraiment falloir que tu te détendes, un paquet de nerfs, tu es ! Tel Yoda, tu te mets à penser. « Bien sûr qu’on peut se tutoyer ! On va beaucoup se voir dans les jours à venir. » Elle te ramène à la réalité, avant qu'on te perde une fois pour toute. On croirait pas à te voir, mais dans ton cerveau c'est pire qu’Hiroschima. Vive la référence… Tous les jours vraiment… là elle, se doute pas qu'elle t'achève intérieurement. Tu ouvres la bouche et la refermes aussitôt : boulet. Même Yoda serait quoi dire dans ce genre de situation, ou pas. « Oups pardon, j’en oublie mes manières ! Je suis Valentina Sanchez, mais tu peux m’appeler Vale, je préfère. » Jolie prénom, pour un joli bout de femme. Il faudrait que tu parles, elle va croire que tu es muet. Techniquement tu n'as jamais été un grand bavard. La conversation ça n'a jamais été ton truc, encore moins quand il s'agit d'un truc où tu ignores tout. Quand c'est ton domaine, ça passe, mais là. Tu dois dire que tout s'enchaîne assez rapidement, elle sort des magazines, pourquoi faire ? Tu la suis du regard, passant d'elle aux revues. Elle compte faire quoi ? « Alors, vous voulez commencer par quoi ? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous pouvez faire sans l’avis de la demoiselle que vous allez épouser ? » Euh … Tu as chaud d'un coup. Desserrant un peu le nœud de ta cravate. Un souffle, puis deux. Tu peux le faire. « Euh ... » tu relèves les yeux vers elle. Passant une main dans tes cheveux. Elle va te prendre pour un cingle, si ce n'est pas déjà le cas. « Vale pour tout t'avouer, comment dire … » Oui, on attend la suite, tu peux le faire. Après tout, tu dois être honnête avec elle, c'est ton organisatrice de mariage. Tu vas la voir tous les jours, tous les … jours. Là tu te sens pas bien. Focus, ce n'est pas le moment de paniquer et encore moins d'avoir des hauts de cœur. « Je sais rien du tout … je veux dire je sais pas ... » les mots sont sortis tous seuls. Cela ne t'apaise pas pour autant. La pression est toujours là. « C'est quoi l'ordre … Fin le début, fin j'en sais rien... » tu baisses légèrement les yeux, regardant les magazines. Tout ceci te paraît … loin. « C'est un autre univers pour moi… le seul truc où je m'y connais, c'est la musique. » Et là, encore t'es pratiquement sûr que ton choix ne plaira pas à Cait … Minute. C'est quoi ce sentiment ? T'es censé connaître ses goûts et savoir ce qui va lui plaire. « Vous, tu, vous … un verre d'eau ? » Petit sourire en coin, t'as vraiment chaud là.  

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Elle s'était rendue compte trop tard qu'elle avait continué malgré tout à le vouvoyer. Une habitude qui était apparemment difficile à partir. L'attitude professionnelle avant tout, comme elle avait appris. Ça allait lui venir, au bout d'un certain temps. Elle allait sûrement alterner entre les deux sans vraiment s'en rendre compte. Elle espérait que ça ne soit pas trop une gêne pour son interlocuteur. La satisfaction du client, le plus important pour elle. Pendant un instant, Vale pense que cela a effectivement déstabilisé le jeune homme. Pas un mot. Le regard de la brune est interrogateur. Elle s'apprête à lui demander si tout va bien, mais il prend finalement la parole. Bon sang, le bougre ne semble pas du tout à l'aise. Il n'est pas le premier. Bien souvent elle a eu affaire à des personnes au bord de la crise de nerf à cause du mariage ; mais bien souvent, c'était les femmes qui stressaient le plus. Vale n'était pas habitué à voir un futur marié autant décontenancé devant elle. Non, il n'est vraiment pas à l'aise. Elle lui sourit amicalement. « Oui pas de problème, je vous ramène ça. » La mexicaine se lève et se rend vers la salle d'attente. Elle prend un gobelet en plastique qu'elle remplit d'eau fraiche à la fontaine. Un rapide coup d'œil au thermomètre accroché au mur. Rien d'anormal. C'est donc bien le stress. Elle retourne à son bureau et tend le gobelet à Luke. « Et voilà. Attention, c'est bien frais. » Elle s'approche des fenêtres pour les ouvrir, espérant que ça le mette un petit plus à l'aise. Elle se rassoit derrière son bureau, le sourire toujours dessiné sur son visage. « Tout va bien ? Le mariage, tout ça, ça peut être très stressant. » Elle rigole légèrement. « J'étais dans le même état que vous, quand j'ai dû organiser le mien. Mon fiancé lui, pas angoissé, pas le moindre du monde. » Son sourire s'efface légèrement quand ce souvenir vint s'installer dans son esprit. Elle jette un rapide coup d'œil à son alliance, ornant toujours son doigt malgré la mort d'Hernando. Elle se racle la gorge, voulant se reconcentrer. « Et la tienne, fiancée. Elle vit bien tout ça ? Pas trop de stress ? J'ai l'impression que les femmes sont plus touchées que les hommes. » Qui sait, peut-être que cette petite conversation pouvait le détendre un peu plus.

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Ta gorge se resserre. Ce qui n'annonce rien de bon. Tu as beau déserré ton nœud de cravate, tu as chaud. Tu étouffes. Il manquerait plus que tu fasses un malaise dans son bureau. Le pompom. Tu dois te ressaisir au plus vite. Pour l'instant, tu sens juste … rien. Juste un mal-être. Ta gorge a gonflé en quelques minutes. Réaction purement dû au stress. Tu faisais pareil lors de tes examens. Seulement là, tu ne comprends pas. Tu ne passes pas d'examens, à moins que ? Non. Tu dois juste assurer, répondre à des choses qui t'échappent complètement. Tellement de questions en tête et ce nœud qui te bouffe. Un verre apparaît devant tes yeux. Il sort d'où ? Tu relèves les yeux, elle te sourit gentiment, te tendant le verre. « Et voilà. Attention, c'est bien frais. » Parfait, c'est juste ce qu'il te faut. Cul sec. Heureusement que ce n'est pas de l'alcool, sinon l'état serait pire. Murmurant un léger "merci". Tu souffles, reprenant ton souffle. Ton cœur commence à retrouver un rythme à peu près normal. Dans ta tête, c'est autre chose. La folie, toujours et encore. Tu joues avec le verre, en guise de déstressant, tu as oublié ta petite balle en mousse. « Tout va bien ? Le mariage, tout ça, ça peut être très stressant. » Elle t'hotte les mots de la bouche. Du stresse ? Oui, c'est ce que tu ressens en ce moment même, mais est-ce pour les bonnes raisons. « J'étais dans le même état que vous, quand j'ai dû organiser le mien. Mon fiancé lui, pas angoissé, pas le moindre du monde. » Ton regard se porte sur elle. Sa voix commence à t'apaiser. Tu te canalises sur sa voix et sur son histoire. Tu remarques que son regard est vague, se repliant sur son alliance. Le ton de sa voix était différent en fin de phrase. Tu souffles à nouveau. Est-ce que ça va ? Pas vraiment. « Et la tienne, fiancée. Elle vit bien tout ça ? Pas trop de stress ? J'ai l'impression que les femmes sont plus touchées que les hommes. »  Bonne question. Pour le coup, tu penses que oui, mais tu n'es pas complètement sûr. Tu souris au fait qu'elle te compare légèrement à une femme. « Je ne sais pas, elle est sans arrêt stresser, je pense ... » Réponse vague, regard évasif. Tu ne sais pas. Quatre mots, qui définissent de plus en plus ta relation avec Cait. Pourtant tu la connais, mais là, plus les jours avancent, plus tu te rends compte que tu ne la connais pas. Lui en revanche. Rien qu'en repensant à votre discussion de tout à l'heure, tu souris, bêtement. Oubliant que tu n'es pas tout seul … Secouant ta tête, il faut que tu te reprennes. Focus. Tu vas te marier. « Je peux vous, pardon te poser une question. » au fond de toi, tu as besoin de savoir. « Comment on est sûr ... » comment, pourquoi ? Les mots sont sortis tout seul. Voilà le malaise. Tu penses être sûr, tu l'espères, mais si ce n'était pas le cas ? « A voir votre regard en parlant de votre mari … tu dois l'aimer beaucoup ... » encore un peu de mal à passer du vous au tu. Déformation professionnelle, mais elle te comprend. Ton tons est plus calme à présent, ainsi que ton rythme.